1. Pourquoi ce texte
En mai 2024, le Comité National a tiré le constat que notre parti traversait une crise importante. Une crise internationale qui s’est concrétisée en 3 scissions internationales ces 6 dernières années mais aussi une crise nationale qui, elle, s’illustre par une baisse de membres actifs.ives depuis 15 ans, un “substitutionalisme” important et une tendance alarmante à l'épuisement des cadres (et permanent.e.s). Cette difficile combinaison a entrainé une démoralisation de beaucoup de nos militant.e.s.
Nous pensons que cette crise est le fruit d’une difficulté fondamentale à adapter nos tactiques, nos méthodes, notre profil et notre fonctionnement à la nouvelle période. Il y a aujourd’hui un accord global pour dire que l’organisation a besoin d’une réflexion collective profonde sur l’état de nos forces et les initiatives politiques et organisationnelles qui nous permettront d’affronter au mieux la période à venir.
Pour appuyer ce point, nous citons d’ailleurs ce passage du texte de la conférence de 2023 :
« Le parti a dû faire des pas en arrière et le danger est que si nous ne nous adaptons pas à la nouvelle période, il nous sera difficile d'arrêter ce processus. L'année dernière, lors du congrès, nous avons déjà parlé du danger du substitutionnisme au sein du parti. Il s'agit du phénomène par lequel de plus en plus d'activités du parti deviennent dépendantes de l'implication ou même de la direction politique et organisationnelle d'un permanent. Lorsqu'une telle évolution se manifeste, elle indique souvent que les membres ne perçoivent plus les outils du parti comme efficaces pour obtenir des résultats et adoptent une attitude attentiste, laissant l'initiative aux permanents. Nous avons besoin d'une sorte de remise à zéro de notre fonctionnement pour évaluer tous les aspects de notre fonctionnement et les adapter à la nouvelle période. Le résultat final doit être que les membres repartent avec confiance en utilisant les outils politiques du parti pour le construire. Il faut donner à la jeune génération la confiance nécessaire pour qu'elle soit au volant de ce processus » .
Les signataires de cette contribution partagent ce point de vue et se considèrent eux-mêmes comme des membres fidèles à l’organisation mais « ayant adopté ces dernières années une attitude attentiste laissant l’initiative aux permanents ».
L’objectif de ce texte n’est donc pas de lister ici l’ensemble des raisons qui nous ont amené à cette conclusion mais nous espérons sincèrement que les différentes sessions de Congrès seront une étape importante dans cette discussion de « remise à zéro ».
Nous avons essayé de développer plusieurs sujets que nous estimons importants à débattre dans l’organisation : la tactique de front unique, la culture interne, la question des fronts de lutte, le débat et notre rôle dans le processus de recomposition de la gauche radicale en Belgique, notre profil face à la situation actuelle, le journal, quelques propositions concrètes pour notre fonctionnement interne…
Nous interpellons dès lors constructivement les membres du parti en les invitant à participer activement à ce processus et à exprimer ouvertement tout ce qui est, selon eux, nécessaire à discuter pour refonder notre organisation. Les camarades qui ont écrit ou qui souscrivent à ce texte sont enthousiastes sur la période de discussion qui s’est ouverte dans le parti et souhaitent prendre une part active dans ce processus de refondation du parti. Nous espérons que cette contribution pourra être considérée comme un apport constructif. Nous invitons les camarades à y réagir et à débattre avec nous sur les différents éléments qui y sont développés.
2. Pour un parti adapté à la situation
2.1 Radicalisation
La lutte des classes en Belgique se manifeste aujourd'hui avec une intensité croissante, bien que l'extrême-gauche se retrouve paradoxalement plus affaiblie et marginalisée que jamais. Cette situation souligne l'urgence de refonder une gauche révolutionnaire en Belgique qui aura pour ambition la construction d’un parti capable de transformer les révoltes sociales en véritable révolution. Ce besoin est d'autant plus pressant dans le contexte actuel marqué par une crise organique du capitalisme.
Bien que cette crise soit moins aiguë en Belgique par rapport à d’autres pays occidentaux (France, USA...), elle reste néanmoins sous-jacente. Des médiateurs spécifiques, issus de l'histoire particulière de la Belgique en termes de cooptation sociale et de politique de compromis (mutuelles, syndicats, ONG, universités…) ont atténué certains des effets les plus extrêmes de cette crise. Toutefois, des événements récents, tels que la fermeture de l'usine Audi, la droitisation de la bourgeoisie et la perspective du nouveau gouvernement Arizona, illustrent la polarisation présente.
Malgré quatre décennies de politiques néolibérales, qui ont affaibli la conscience de classe, la résistance et la mobilisation au sein de la jeunesse et de la classe ouvrière continuent de croître. Ce processus de prise de conscience, catalysé par les injustices vécues au quotidien, ouvre la voie à une dynamique de lutte qui pourrait potentiellement transformer la colère et l'indignation en une force collective et organisée.
Plusieurs luttes ont récemment secoué le pays et témoignent de cette colère sociale grandissante. Les travailleur.euse.s essentiel.le.s, au cœur de la crise sanitaire, ont vu de près les inégalités du système capitaliste, ce qui a renforcé leur conscience de classe. La Santé en Lutte s'est illustrée de manière audacieuse contre les conditions de travail dégradantes des soignant.e.s et le manque d’investissement dans les services publics.
Parallèlement, la jeunesse s'est engagée activement dans les grèves et les marches pour le climat dénonçant l'inaction politique face à la crise climatique. Ensuite est apparu Code Rouge, l’initiative la plus intéressante sur l'urgence écologique que nous avons observé. Les luttes féministes font désormais partie de notre paysage avec un caractère massif et radical particulièrement autour de la grève du 8 mars, des luttes autour du droit à l’avortement et contre les violences sexistes. Ces luttes ont d’ailleurs permit à ROSA de se positionner comme une organisation de front féministe marxiste qui a une reconnaissance dans le mouvement. Les révoltes récentes contre le racisme et les violences policières à l'image des manifestations suite aux morts de Mawda et d'Adil ou encore le mouvement Black Lives Matter montrent aussi une jeunesse déterminée et radicalisée.
Enfin, le développement récent de la lutte anti-impérialiste pour la libération de la Palestine et contre l’offensive militaire israélienne au Liban, notamment à travers les occupations d’universités et des manifestations de masse, s'inscrit aussi dans cette dynamique de radicalisation qui dénonce la politique coloniale et génocidaire israélienne avec la complicité de la Belgique et des autres puissances impérialistes occidentales. Nous l’avons déjà souligné dans Lutte Socialiste d’octobre, il y a comme un air de Vietnam dans les consciences chez les jeunes de 2024.
En parallèle, il est important de prendre en compte la montée inquiétante des forces réactionnaires, illustrée par la radicalisation de figures comme Georges Louis Bouchez (MR) et les succès électoraux de partis tels que le Vlaams Belang. Ces mouvements exploitent le mécontentement populaire et les crises sociales pour propager des discours nationalistes flamands, xénophobes ou anti ”woke”. En plus de leur base sociale petite et moyenne bourgeoise, ils arrivent à capter un soutien d’une partie de notre classe qui se sent abandonnée par le système politique traditionnel.
Le programme du futur gouvernement Arizona, qui s'annonce comme une coalition de droite dure, est particulièrement préoccupant. Ce gouvernement risque de mettre en place des politiques très brutales contre la classe travailleuse et les secteurs opprimés, en renforçant les mesures d’austérité, en sapant les droits des travailleur.euse.s et en stigmatisant les minorités. Dans ce contexte, notre camp social se trouve à un carrefour décisif : il sera essentiel pour nous de proposer une stratégie de résistance à cette offensive néolibérale tout en construisant une alternative révolutionnaire solide, capable de contrer les avancées de l'extrême droite et de défendre les intérêts des exploité.e.s
2.3 Alternative révolutionnaire
Le besoin d'une alternative révolutionnaire est d'une importance stratégique. Le projet réformiste du PTB, malgré les particularités intéressantes de cette formation, se concentre sur la lutte pour l’obtention de réformes marginales. L’espoir d’une victoire électorale ne peut pas constituer une solution viable et nourrit des illusions graves pour notre classe. Les échecs des « nouvelles formations de gauche » comme Syriza ou Podemos devraient suffire à le démontrer.
Pour s’en convaincre davantage, il suffit d’observer la situation actuelle en Amérique latine, que certains réformistes revendiquent pourtant comme un « laboratoire politique ». L'exemple des soulèvements comme au Chili, au Brésil, en Argentine où des gouvernements progressistes ont su canaliser les révoltes populaires, démontre que l'attente d'un changement institutionnel peut mener à la démobilisation et renforcer in fine l’extrême droite. C'est pourquoi il est crucial de construire un parti révolutionnaire des travailleur.euse.s, capable de défendre les intérêts de la classe ouvrière et de se préparer à intervenir lors de crises où la révolution et la contre-révolution s'affrontent.
2.4 Stratégie, hégémonie et léninisme
Cependant, en opposition à toute conception ouvriériste étroite, nous croyons que pour que la classe travailleuse devienne un sujet révolutionnaire, elle ne doit pas se limiter aux questions économiques propres à sa condition. Au contraire, elle doit se saisir de l’ensemble des problèmes sociaux : ceux des classes moyennes appauvries, de la lutte contre toutes les formes d’oppressions, de la défense de l’environnement... Cela constitue la base d’une alliance entre notre classe et tous les secteurs qui ont intérêt à renverser le capitalisme. C’est ainsi qu’un bloc ouvrier et populaire, rassemblant tous les exploité.e.s et opprimé.e.s, pourra combattre le bloc bourgeois. Cette stratégie n’est pas celle d’un « Front des gauches » entre le PTB, le PS et ECOLO qui ne serait qu’une version moderne et au rabais du Front Populaire, tel que l’est le NFP.
C’est en devenant une force hégémonique que la classe travailleuse peut transformer un mouvement social en une grève générale politique capable de paralyser l’économie capitaliste et poser clairement la question de qui doit diriger la société. Cela implique l’irruption des masses sur la scène politique, avec un rôle central joué par les secteurs stratégiques du prolétariat. Une telle hégémonie permettra d’unir le mouvement ouvrier, féministe, LGBTQIA+, écologiste, antiraciste… contre l’ennemi commun, sera à même de renverser l'État bourgeois et d’établir un pouvoir démocratique basé sur l'auto-organisation des opprimé.e.s visant à la construction d’une société sans exploitation ni oppression.
Dans cette perspective, nous faisons nôtre la conception léniniste du militant révolutionnaire comme « tribun du peuple », qui ne se contente pas d’être un bon syndicaliste ou d’intervenir dans son propre secteur de lutte. Au contraire, ce militant réagit face à toute forme d’injustice ou d’oppression, qu’elle frappe n’importe quelle couche sociale. Il généralise ces luttes pour dresser un tableau complet de l’exploitation capitaliste en saisissant chaque occasion pour exprimer et diffuser les idées socialistes et les revendications démocratiques, tout en expliquant à toutes et tous la portée historique et universelle de la lutte émancipatrice des travailleur.euse.s.
Parallèlement à cela nous devons également embrasser le concept léniniste d’« école de guerre des classes », qui souligne l'importance d'apprendre de chaque affrontement mené par notre classe. Chaque lutte doit être perçue comme une opportunité d'éducation et de formation, tant pour les militant.e.s que pour les masses. Chaque combat est une école où les travailleur.euse.s et les opprimé.e.s apprennent à affronter l’adversité, à développer leur conscience de classe et à renforcer leur organisation. En intégrant cette approche dans notre pratique quotidienne, le parti pourra non seulement apprendre des luttes actuelles mais aussi préparer la classe ouvrière à des combats futurs en tirant des leçons des succès et des échecs rencontrés. C'est par cette dynamique d'apprentissage et d'expérience collective que nous pourrons former des militant.e.s aguerri.e.s, capables de mener des batailles politiques avec une stratégie solide et une compréhension profonde des enjeux qui les traversent.
En conclusion, la nécessité d’une réforme radicale de notre parti se révèle incontournable face aux défis croissants de la lutte des classes en Belgique. En 2025, nous devons nous engager dans une refondation qui réinvente notre organisation comme un instrument efficace de combat, capable d’intervenir de manière déterminée et stratégique dans les mobilisations sociales. Ce processus de transformation ne doit pas seulement se limiter à des ajustements internes, mais plutôt embrasser une vision claire et ambitieuse qui ancre notre action dans l’héritage révolutionnaire du léninisme.
3. Culture interne de bilan et de débat
L’ensemble des discussions que l’organisation doit affronter dans la période à venir nécessitera une ouverture face à la contradiction et la création d’un climat ouvert où chaque membre puisse se sentir à l’aise de prendre la parole et d’exprimer ses doutes, faire des propositions et prendre des initiatives. Cette atmosphère est un pas nécessaire vers une meilleure implication de chacun.e.
Nous soulevons ce point pour trois raisons :
4. Front Unique
4.1 Frapper ensemble, marcher séparément !
Dans l’histoire communiste, le Front Unique (FU) est une tactique, développée par l’Internationale Communiste (IC), qui vise à unifier le prolétariat dans sa lutte. Sa forme la plus aboutie étant le conseil ouvrier, le soviet, organe par excellence de l'auto- organisation de notre classe.
Le FU a donc une visée stratégique pour avancer vers une situation de double pouvoir et une visée tactique pour rendre possible que des luttes soient victorieuses. En effet, il est indéniable que l'unité d'action la plus large est indispensable pour remporter des victoires qui renforcent le camp des exploité.e.s.
Le principe est, en résumé, de frapper ensemble contre notre ennemi commun tout en conservant l'indépendance politique et organisationnelle des forces révolutionnaires. Le FU est donc aussi une tactique qui doit chercher à faire collaborer des militant.e.s qui peuvent être en désaccord mais qui appartiennent au même camp social.
« Il y a lieu de comprendre, sous la conception de « front ouvrier unique », l'unité de tous les ouvriers voulant lutter contre le capitalisme, … L'Internationale Communiste, dès les premiers jours de son existence, a tracé une ligne de conduite amicale envers ces éléments ouvriers qui, graduellement, perdent dans la vie leurs préjugés et marchent vers le communisme » .
Même si la situation est bien évidemment très différente de celle de 1921 (entre autres par l’absence de partis ouvriers de masse), développer une tactique de Front Unique reste, pour nous, une tâche principale pour tenter de pousser des luttes le plus loin possible et reconstruire ainsi un courant révolutionnaire sérieux.
4.2 Le Parti du Travail de Belgique
La force principale de la gauche en Belgique est aujourd’hui le PTB. Ce parti est un petit parti ouvrier de masse. Nous partageons toutes et tous l’analyse que son programme est trop minimal par rapport à ce qui est nécessaire politiquement pour faire avancer la lutte. Nous sommes toutes et tous convaincu.e.s que son attitude dans la lutte sociale ne permet pas de gagner des victoires conséquentes pour notre camp. Dans le travail syndical, il n’est pas exagéré de tirer le constat que la direction du PTB refuse de rentrer en opposition avec l’appareil syndical, recherche activement des postes dans la bureaucratie et ne propose pas de revendications et de méthodes de lutte combatives.
Il est pour autant important de ne pas perdre de vue :
Il est donc important pour notre organisation de réfléchir à notre profil révolutionnaire aux côtés d’un PTB puissant électoralement et syndicalement. Il est indéniable que nous avons peu de rapport de force pour imposer quoi que ce soit au PTB et cette situation peut durer encore longtemps si nous n’arrivons pas à construire une force révolutionnaire conséquente dans la période à venir.
Tout en tirant ce constat, cela ne doit pas nous empêcher de développer une approche consciente envers le PTB. Il faut pouvoir formuler des appels, aussi en dehors des échéances électorales, envers le PTB de manière beaucoup plus régulière que cela a été fait dernièrement. Ne nous limitons pas à un appel à chaque échéance électorale, invitons le PTB officiellement aussi, et surtout, dans le cadre de la lutte de classe.
Il est, selon nous, nécessaire de formuler des appels à l’unité dans la lutte pour s’opposer aux attaques de la classe dirigeante ainsi que pour proposer des campagnes offensives à la gauche politique et syndicale. Cette approche nous permettra de créer des outils pour dialoguer au quotidien avec les travailleur.euse.s du PTB sur les lieux de travail, dans les syndicats, les universités... (ex : appel à des états généraux du mouvement social pour lutter contre le gouvernement Arizona, appel à développer la solidarité autour de la lutte de Audi, appel à rejoindre activement les initiatives de luttes déjà existantes (LSL, CAB...). Les développements dans la situation objective ne manqueront pas d’offrir ce type d’occasions à l’avenir.
Par exemple, à côté des appels de vote pour le PTB, nous aurions pu proposer au PTB une stratégie alternative pour Audi. En effet, avec son implantation syndicale hégémonique dans l’entreprise et ses députés-ouvriers, le PTB était en position de force. S’il s’était doté de revendications offensives avec la méthode de l’occupation d’usine et qu’à la place de prioriser sa campagne électorale, il avait mené une campagne partout où il est présent pour la caisse de grève et le soutien aux travailleurs de l’usine, une victoire aurait été possible et aurait bien mieux positionné le mouvement ouvrier face à l’Arizona que n’importe quel résultat électoral aux élections communales. Ce projet aurait certainement pu trouver un écho parmi les membres et sympathisant.e.s les plus à gauche dans le PTB et nous aurait permis de dialoguer avec eux.elles.
Dans ce dialogue, nous avons aussi le devoir d’être critique et de mener la polémique sur les positionnements politiques et les formes de lutte du PTB. Il est important d’expliquer clairement et patiemment en quoi les révolutionnaires sont différents dans leur approche et dans leurs méthodes. Nous sommes persuadé.e.s que nous pouvons polémiquer avec les positions du PTB tout en refusant des formes arrogantes et méprisantes de notre part qui nous éloignerait des couches qui regardent le PTB comme leur parti.
Ceci étant dit, il est évident qu’un travail politique envers le PTB ne sera pas le terrain principal sur lequel on sera capable d’être influents aujourd’hui compte tenu du rapport de force avec cette formation.
« Dans les cas où le Parti Communiste ne représente encore qu'une minorité numériquement insignifiante, la question de son attitude à l'égard du front de la lutte de classe [ndlr: le Front Unique] n'a pas une importance décisive » .
C’est pourquoi, nous devrons continuer à discuter de notre approche envers le PTB tout en comprenant que notre priorité doit être de renforcer un pôle révolutionnaire, capable, dans le futur de peser sur le PTB et en tenant compte de développements dans et autour du PTB dans lesquelles nous pourrions intervenir par la tactique de FU.
4.3 Construire des Fronts de luttes
Dans le texte de la conférence, nous retrouvons cette citation de Trotsky que nous partageons ici comme base à la réflexion sur notre travail de front dans les années à venir :
« La question du front unique découle de la nécessité de permettre à la classe ouvrière d'organiser un front unique dans sa lutte contre le capital, malgré les scissions qui se produisent inévitablement dans les organisations politiques de la classe ouvrière à l'époque actuelle. Pour ceux qui ne comprennent pas cette tâche, le parti n'est qu'une association de propagande et non une organisation d'action de masse » .
A défaut, pour le moment, de possibilité sérieuse de tactique de Front Unique avec le PTB, cela nous force d’autant plus à comprendre le rôle important qu’ont les révolutionnaires à jouer dans le développement des luttes. Nous devons être un parti d’action. Le parti doit être une véritable “école de guerre” qui prépare les camarades aux secousses de la lutte de classe qui se profilent devant nous. Nous devons créer les conditions pour montrer que nous sommes les meilleurs défenseurs et défenseuses de notre classe, des rassembleurs.euses et des organisateurs.ices.
« Il y a beaucoup d'agitation dans la société́ , beaucoup de mécontentement. Il existe un potentiel d'évolution vers l'action de la classe ouvrière, mais l'attitude dominante des dirigeants syndicaux n'est pas adaptée à ce potentiel. Lorsque des mesures sont prises pour s'orienter vers des luttes plus larges, nous devons être présents et donner l'exemple avec les forces dont nous disposons. Nous apprenons à connaitre les parties de la classe ouvrière qui sont en lutte ou qui ont la volonté́ de devenir elles-mêmes des leaders de la lutte. L'implication dans ces processus est une expérience d'apprentissage extrêmement importante pour nos membres ».
Nous pensons que nous n’avons pas été réellement ce parti de lutte ces dernières années. Nous avons pu être présent.e.s dans des initiatives qui visaient à contourner « l’attitude dominante des dirigeants syndicaux ». Ces initiatives ont été à titre d’exemple “La Santé en Lutte”, “le Comité de soutien aux travailleur.euse.s de Delhaize”… La spécificité de ces comités était leur composition, fondamentalement différente, de ce que l’on a pu connaître lors d’initiatives précédentes. En effet, dès leur création, ces initiatives ont regroupé des travailleur.euse.s syndiqué.e.s et non syndiqué.e.s, des militant.es et délégué.es syndicaux.ales qui cherchaient une voie pour avancer plus loin dans leur lutte. Ceci est un développement notable.
Dans ces comités, en tant qu’organisation, nous étions présent.e.s mais souvent après une période de méfiance et d’observation extérieure. De manière générale, nos interventions ont été essentiellement propagandistes et ne visaient pas à aider à développer au maximum l’outil temporaire de lutte en construction.
Nous n’avons pas eu le réflexe ou la possibilité d’orienter nos camarades vers ce type d’initiative pour faire « leurs armes dans le mouvement réel de notre classe ». Cet apprentissage pratique de l’organisation d’une lutte est crucial pour tout militant.e révolutionnaire, en se confrontant ainsi aux difficultés de la lutte, en apprenant à se confronter aux idées et méthodes présentes dans le mouvement social mais surtout en construisant patiemment la confiance nécessaire auprès des meilleures éléments de notre classe.
Nous pensons que la routine de notre travail politique et organisationnel ne laisse que très peu d’espace pour s’investir dans de telles initiatives et c’est un problème important. Ces dynamiques de luttes sont généralement vues comme annexes à notre travail quotidien. Pourtant c’est dans ce type de dynamique que nous devons apprendre à pratiquer, à lutter, à orienter. Nous pensons que le parti doit beaucoup plus consciemment investir des forces militantes dans les luttes qui se développeront dans le futur proche.
Un exemple alertant sur cet état de notre organisation est la grève des livreurs de mai 2024. Nous avons en effet un camarade livreur fortement impliqué dans la lutte à Bruxelles. Le constat que l’on peut tirer a été notre incapacité à accompagner et soutenir notre camarade dans cette grève. Nous n’avons pas non plus été capables de faire connaître cette lutte via nos médias et nous n’avons même pas pris la peine, à minima, de diffuser l’appel à contribuer à la caisse de grève.
Nous pensons que le parti aurait dû, aurait pu être beaucoup plus actif dans l’accompagnement de ce camarade mais cette remarque s’applique à chaque situation où un.e camarade est en position de mener une lutte. Nous aurions pu en tant qu’organisation de lutte, par exemple : écrire des articles réguliers sur l’état de la lutte et les diffuser auprès des grévistes, organiser une assemblée publique avec des grévistes, des syndicalistes et les organisations de gauche radicale impliquées dans la mobilisation, organiser une soirée de solidarité pour récolter de l’argent pour la caisse de grève, développer un dossier théorique sur la lutte des travailleur.euse.s de plateforme, …
Et enfin, surtout, nous devons beaucoup plus régulièrement faire un bilan collectif et public sur les expériences, les erreurs, les points forts et les conclusions à tirer pour le prochain épisode de la lutte dans ce secteur.
Nous proposons donc que le parti soit capable de décider collectivement de priorités vers lesquelles nous allons mettre toute notre énergie en construisant des fronts de lutte avec l’objectif de gagner des victoires pour notre camp. Il est important que nos priorités prennent en compte l’importance d’être présent.e.s sérieusement sur un terrain d’action plutôt que de s’éparpiller et de n’être réellement présent.e nulle part. Pour y arriver, les organes de direction doivent avoir une attention quotidienne à ce type de développements.
5. Notre travail syndical
Le travail politique dans les organisations syndicales est certainement le lieu principal de l’application de la tactique de Front Unique. Les travailleur.euse.s, aux conceptions politiques différentes, s'y retrouvent en nombre, uni.e.s pour défendre concrètement leurs droits, conditions de travail, salaires… C’est un terrain d’intervention crucial pour les révolutionnaires. Notre objectif principal dans ce travail étant d’arracher à l’influence des bureaucrates syndicaux des pans de la classe ouvrière.
Mener un travail combatif dans une entreprise n’est ni facile, ni inné et comporte une série de risques et difficultés importantes. Nous tirons le constat que le parti n’a pas été capable de développer les outils nécessaires pour accompagner, former et aider les camarades impliqué.e.s dans le travail ouvrier et syndical. Hormis quelques exceptions, notre activité syndicale manque de structuration, de lieux de partage d’expériences et de discussions collectives sur la stratégie syndicale du parti. En effet, aujourd’hui, le travail syndical se limite à des discussions individuelles avec certains membres et des commissions syndicales trop irrégulières (une fois par an si tout va bien, à l’exception peut-être de la SNCB ou des enseignant.e.s).
Les deux risques principaux de ce manque de lieux de réflexion stratégique collectifs sont ceux-ci :
-Nous n’avons aujourd’hui aucune garantie que nos délégué.e.s mènent un travail de militant.e combatif.ve sur leur lieu de travail.
-Nous risquons que des camarades se confrontent seul.e.s, sans expérience, à leur patron et à l’appareil syndical avec le danger de se laisser décourager ou pire, d’être cassé.e.s par la pression et/ou la répression.
Le travail dans les entreprises demande une approche patiente guidée par une stratégie claire sur le long terme. Chaque situation peut être différente, plus ou moins difficile, mais la priorité est de prendre le temps de construire patiemment le rapport de force interne à l’entreprise. Ceci requiert de l’expérience et nécessite que l’organisation soit un outil pour les camarades concerné.e.s.
Les initiatives positives sur le terrain syndical sont le plus souvent le fruit d’initiatives individuelles et non pas le résultat d’une orientation consciente de la direction de l’organisation pour développer des positions ou provoquer des luttes là où c’est possible. Souvent, quand un.e ou des camarades jouent un rôle de dirigeant.e.s d’une lutte, avec tout le travail et l’énergie que ça demande, on attend aussi de lui.d’elle qu’il.elle soit le.la camarade qui va écrire les articles sur la grève, le.la camarade qui va faire connaître la grève dans l’organisation…
Nous pensons que le parti doit être capable d’aider concrètement le.la ou les camarades impliqué.e.s dans une lutte : en discutant activement de la stratégie, en aidant à l’écriture du matériel d’agitation, en envoyant des militant.e.s pour renforcer le piquet ou les actions…
De manière générale, nous pensons que les organes de direction ne discutent pas assez des grèves ou des luttes qu’un.e camarade pourrait provoquer ou diriger. La direction et le parti ne réfléchissent pas non plus consciemment à l’énergie et aux membres que l’on pourrait envoyer pour aider et renforcer la mobilisation afin de mettre le maximum de chances de notre côté pour remporter une victoire partielle pour notre classe.
Pourtant nous sommes convaincu.e.s que c’est ainsi que les camarades verront leur autorité et leur expérience augmenter et que le parti accumulera de la pratique de lutte. Ceci nécessite dès lors que la direction ait une vue plus précise et plus régulière sur le travail des camarades sur les lieux de travail.
En ce sens, nous voulons fondamentalement nous inspirer des exemples des luttes de masse menées par le trotskisme américain dans les années 30, notamment avec les grèves hôtelières et la grève des teamsters de 1934 :
« Notre Ligue s’est totalement engagée derrière la grève (...) de sorte que chaque travailleur de l’industrie en grève voyait le Militant tous les 2 jours populariser la grève, faire connaître la version des grévistes, dénoncer les mensonges patronaux et offrir quelques idées sur des façons de rendre la grève victorieuse. Notre organisation toute entière, à travers tout le pays, s’est mobilisée pour soutenir la grève (...) comme la tâche prioritaire pour aider le syndicat à remporter la grève et pour aider nos camarades à établir l’influence et le prestige du trotskysme dans la lutte. (...) Nous avons poussé l’organisation presque à l'extrême limite pour soutenir la grève » .
Nous proposons :
6. Dialoguer, polémiquer, collaborer avec la gauche radicale
Nous sommes d’une génération qui a rejoint le Comité pour une Internationale Ouvrière. Lors de nos discussions d’adhésion, il était évident, pour nous, que nous ne nous considérions pas comme la future internationale révolutionnaire mais comme un courant qui visait à la construction d’une véritable internationale.
"Mais une nouvelle Internationale de masse ne se développera pas de manière linéaire. Le processus impliquera des fusions, des scissions et le rassemblement de véritables forces révolutionnaires sur le plan international et national".
Nous rejetons l'idée qu'une seule organisation puisse se proclamer d'emblée “parti de la révolution”. Comme Trotsky l’a toujours pensé en construisant la 4ème Internationale , la construction de partis révolutionnaires et d'une nouvelle internationale est un processus collectif qui nécessitera la convergence des courants les plus révolutionnaires du mouvement ouvrier. Cette dynamique émergera des luttes sociales actuelles et conduira à une refondation de la 4e Internationale, sur des bases renouvelées.
Nous sommes aujourd’hui au lendemain d’une série de crises et de scissions importantes de notre courant. Dans ce processus, nous constatons tout d’abord un réel affaiblissement de nos forces que nous ne pouvons plus nier. Dans ce contexte, il nous semble pertinent, intéressant et nécessaire de regarder les différents courants de la gauche révolutionnaire afin de sortir de considérations et critiques historiques déconnectées du développement réel de ces formations. En effet, plusieurs organisations internationales ont vécu ou sont en train de vivre le même type de crise que la nôtre. En effet, plusieurs de ces organisations ont mené un travail de review profond que nous commençons à peine.
En dehors de ce travail d’observation de la gauche radicale que nous invitons l’organisation à mener, nous pensons qu’il sera nécessaire à notre échelle de développer une approche ouverte de discussion, de pratique et de polémique avec le reste de la gauche radicale. Dans notre pratique quotidienne, dans le combat syndical, sur les universités, nous sommes amené.e.s à militer au quotidien avec les militant.e.s, les camarades d’autres organisations. Dans cette pratique, de la confiance se construit et s’installe entre militant.e.s.
A côté de ce processus, il n’est pas possible que nos organisations continuent à ne pas dialoguer. Nous ne pensons pas que l’unité sera construite par un rassemblement de toutes les forces sans accords principiels mais nous pensons que l’urgence sociale nous pousse à reconstruire des liens de fraternité et de camaraderie avec les organisations qui sont dans notre camp.
Nous pensons que la période à venir nous demande de développer une réelle humilité quant à nos forces et notre tradition. Un véritable parti révolutionnaire doit pouvoir dialoguer, débattre et collaborer avec les autres organisations de la gauche révolutionnaire, politique et syndicale. Nous sommes convaincu.e.s qu’il y a des révolutionnaires honnêtes dans toutes les organisations qui font leurs propres expériences dans la lutte.
Dans ce sens, nous proposons :
7. Un parti marxiste révolutionnaire en Belgique : vers un profil plus radical
Dans le contexte politique belge actuel, le PTB a su capter une part significative du soutien de la classe ouvrière en s’imposant comme un acteur de gauche au sein du paysage politique. Il se profile comme un parti marxiste, de classe et est systématiquement décrit dans les médias bourgeois comme communiste. Nous pensons que pour un parti marxiste révolutionnaire souhaitant se démarquer, il est impératif d'adopter un profil plus radical, qui non seulement critique le capitalisme, mais propose également une stratégie révolutionnaire pour y mettre fin.
Nous devons donc avoir l’ambition de revendiquer clairement tous les terrains où le PTB est absent ou trop timide : notre parti devra prôner une rupture assumée avec le réformisme et la bureaucratie en portant haut la bannière de la révolution, en se positionnant comme le parti de l'auto-organisation et de la centralité de la classe travailleuse. Il devra s'engager fermement contre l'impérialisme, le colonialisme, le racisme et la répression policière. Sur le terrain écologique nous devons être identifiés au parti de l’écologie ouvrière et révolutionnaire.
Enfin nous devons persévérer sur le terrain où ROSA nous a permis de nous imposer en revendiquant fièrement un féminisme marxiste.
En pratique et pour résumer, les travailleur.euse.s et les jeunes doivent pouvoir identifier en un coup d'œil ce que nous sommes et ce qui nous différencie du PTB : un parti jeune dynamique ouvrier et révolutionnaire irrémédiablement du côté des opprimé.e.s. Cette identification va devoir transparaître certainement dans tous les aspects publics du parti : tracts, affiches, blocs de manifestation, multimédias, drapeaux… Le futur nom du parti sera évidemment crucial dans cette optique.
7.1 Le terme parti
Le terme "parti" est devenu un repoussoir pour beaucoup en raison de sa connotation avec les partis politiques traditionnels et les anciens partis ouvriers, souvent perçues comme bureaucratiques, autoritaires et déconnectés des préoccupations de la classe, où l'objectif principal est la conquête électorale plutôt que la transformation réelle de la société. De plus, la méfiance envers les partis est alimentée par l'échec des partis communistes et socialistes historiques à incarner une véritable alternative au capitalisme. Ainsi, pour une organisation révolutionnaire cherchant à attirer un large soutien, le mot "parti" peut sembler restrictif et peu en phase avec les idéaux marxistes.
Enfin le terme “parti” nous ferme énormément de portes pour dialoguer par exemple avec des membres du PTB ou d’autres associations et être présent.e.s sur plusieurs terrains d’intervention (avec la célèbre phrase: “nous ne voulons pas de parti ici”). Clairement le nom parti nous ferme des portes plus qu’il n’en ouvre et nous enfonce directement dans de longues discussions pour expliquer en quoi nous sommes un parti différent.
7.2 Le terme socialiste
Le terme "socialiste" est devenu un autre élément repoussoir dans notre nom pour une grande partie de la population et une grande majorité de l’avant-garde en Belgique. Ce terme est selon nous définitivement discrédité. Cela fait près de 50 ans que le Parti Socialiste n’a plus défendu une seule réforme progressiste en Belgique. En plus de la corruption et du copinage, le nom “socialiste" a été souillé par des années de politiques néo-libérales, racistes, répressives et sexistes. Plusieurs de ses composantes l’ont d’ailleurs bien compris en fuyant eux-mêmes ce nom (Vooruit, Solidaris, etc). Quand nous intervenons et que quelqu’un lit le mot socialiste sur notre matériel, généralement son premier réflexe sera de la méfiance. Nous savons tous et toutes que si son premier réflexe en lisant ce terme est de la sympathie, nous devrions plutôt nous tenir sur nos gardes car nous avons probablement affaire à un fou, à un indécrottable bureaucrate ou à partisan du PS - voire les trois en même temps.
D’aucuns parleront du mouvement socialiste et que nous voulons avoir un lien avec ce mouvement. Ce mouvement n’existe plus que dans les livres d’histoires politiques de la Belgique. Il ne parle à plus personne dans la jeunesse et la classe ouvrière. Mais la FGTB nous direz-vous ? Quel syndicaliste du parti affilié.e à la FGTB a déclaré devant ses collègues qu’il était du syndicat socialiste et a reçu des marques de sympathie pour cela ? Aucun. Beaucoup de syndicalistes rouges du parti le diront, pour les travailleur.euse.s, définir la FGTB comme le syndicat socialiste est également un repoussoir.
Nous avons peu d’alternative à proposer mais nous voulons ouvrir le débat important du nom du parti et illustrer que les camarades ne doivent pas être frileux ou conservateurs avec les mots.
7.3 Le terme communiste
Le terme "communiste" connaît un regain d'intérêt au 21ème siècle, notamment en Belgique francophone. En effet, une nouvelle génération de militant.e.s et d’intellectuel.le.s redécouvre le communisme, non plus comme un vestige du passé stalinien ou un dogme rigide, mais comme un projet alternatif radical. Plusieurs intellectuel.le.s de stature internationale comme Alain Badiou, Bernard Friot, David Graeber, Andreas Malm, Frédéric Lordon, Kohei Saito ou encore Slavoj Zizek ont permis cette re- popularisation. Nous pensons que ce retour de vitalité traduit une recherche dans l’avant-garde pour une pensée révolutionnaire cohérente face aux échecs du réformisme et à la crise organique du capitalisme.
Enfin, nous ne devons pas sous-estimer le fait que comme le PTB est devenu un acteur majeur de la vie politique belge depuis plus de 10 ans, cela a aussi remis au goût du jour, au moins dans la presse bourgeoise, le terme de communisme. Alors clairement, ce terme à deux défauts majeurs : l’identification au stalinisme et au Parti Communiste Chinois, mais nous aurions tort de ne pas voir ses qualités et de l’écarter immédiatement au vu des changements dans la dernière période.
7.4 Un débat Rouge!
Enfin, nous soumettons à la discussion une idée de nom pour le parti et l’ensemble de ses médias : "Rouge!".
Pour un parti marxiste révolutionnaire, ce nom aurait une force symbolique puissante et une clarté immédiate. Le rouge est historiquement associé au mouvement ouvrier, percutant et mémorable. Le point d'exclamation dans "Rouge!" ajoute une touche d'urgence et d'action, incarnant un parti qui ne se contente pas d’analyser ou de commenter la situation, mais qui appelle à l'engagement direct et à la transformation radicale de la société.
Ce nom parlerait aux jeunes générations en quête d’un changement profond, tout en restant fidèle aux traditions du mouvement ouvrier. Le nom "Rouge!" présente également un fort caractère mnémotechnique, ce qui en fait un choix particulièrement efficace. Court, simple et visuellement frappant, il est facile à retenir et à reconnaître. En psychologie des couleurs, le rouge capte naturellement l’attention. Son utilisation dans des slogans, des affiches ou des campagnes renforcerait rapidement notre identité.
Nous comprenons que certains camarades pourraient hésiter en raison de l’antagonisme historique de la couleur rouge avec le mouvement ouvrier chrétien. Cependant, il est important de noter qu'ils n'ont pas montré la même réticence concernant la couleur de nos drapeaux ni l'utilisation du terme "socialiste" qui nous distinguait également fortement de ce mouvement. Par ailleurs, il faut être un bureaucrate chrétien indécrottable pour encore accorder de l'importance à cela en 2024. D'autres camarades pourraient soulever l'argument de l'échec des expériences comme sp.a Rood ou Rood!. Nous pensons que ces exemples sont insignifiants face à l'ambition et la portée que nous souhaitons donner à notre projet pour l'avenir. Bien peu se rappellent encore de Rood! et à nouveau, ce ne devrait pas être notre public privilégié.
Par notre proposition de changement de nom en "Rouge!" nous ne cherchons pas à en faire un débat fermé ou une polémique stérile. Cette initiative vise avant tout à ouvrir un débat constructif et à susciter la réflexion sur notre identité collective. Nous aurions aussi pu proposer, pourquoi pas, Ligue Révolutionnaire, Red, Revolt ou encore revenir à Militant. Ce qui compte véritablement pour nous, ce n’est pas le nom, mais plutôt l’idée sous-jacente : le besoin d’avoir un profil plus radical, plus jeune et clairement différencié du PTB ou de la social-démocratie. Notre proposition de nom est une invitation à réfléchir ensemble sur la manière dont nous voulons affirmer notre caractère dynamique et révolutionnaire et non un point de divergence.
8. Le journal léniniste au 21ème siècle
8.1 Le besoin d’un organe central
Pour Lénine, le journal était bien plus qu'un simple moyen de communication. Il était au cœur de sa stratégie pour construire un parti révolutionnaire centralisé et capable de diriger des luttes. Le journal était le fil conducteur permettant de bâtir une organisation efficace, rassemblant et organisant toutes les forces. Lénine évoque, à cet égard, la nécessité d’établir, précisément par la réalisation d’un journal commun, produit d’une œuvre commune, une « liaison effective » entre tous les « collaborateurs », permettant de construire la médiation pratique incitant « à progresser constamment dans toutes les voies nombreuses qui mènent à la révolution ». En conséquence, nous sommes convaincus que le journal doit jouer un rôle central dans notre parti en tant qu’”organisateur collectif”. Une tâche essentielle du reset du parti sera donc de repenser le journal aux conditions contemporaines.
8.2 Concept du journal léniniste
Tout d’abord, il va s’agir pour nous de briser un mythe. Le concept de ”journal” chez Lénine dépasse largement le simple format papier. Comme nous l’avons dit plus haut, dans son approche, le journal était avant tout un outil politique et un organisateur collectif, un moyen central pour structurer et mobiliser les militant.e.s et les travailleur.euse.s autour d'idées révolutionnaires. Ce n'était pas tant le support physique qui importait, mais plutôt sa fonction dans la lutte politique. Lénine développera d’ailleurs plusieurs journaux papiers différents (un journal populaire, un journal théorique, un journal interne). C’était leurs articulations qui étaient induites par le concept du journal de Lénine.
8.3 L’Iskra à l’air du Web 2.0
Déjà dans la Russie du début du 20ème siècle, Lénine tenait particulièrement à ce que le journal paraisse régulièrement pour devenir un point de repère, un “média alternatif ouvrier” face aux médias bourgeois et tsaristes. Un siècle plus tard, il faut faire de même. Face à l’immédiateté des informations et des désinformations bourgeoises qui circulent largement, il va s’agir d’être à la hauteur du défi.
Aujourd’hui, internet et particulièrement le Web 2.0 ont profondément transformé les pratiques et s'imposent comme des outils puissants pour atteindre de larges couches de travailleur.euse.s et de jeunes. Ils devraient nous permettre de faire connaître massivement les idées révolutionnaires et notre organisation. Nous pensons qu’en plus des problématiques liées à la logistique et la vente (ratio temps/énergie proportionnel au nombre de lecteurs.trices, prix du journal comme barrière, etc.), prioriser le support papier n’est plus en phase avec le fait de toucher politiquement un maximum de personnes jeunes et/ou travailleur.euse.s.
C’est pourquoi nous devons dorénavant dire au revoir à Lutte Socialiste et investir toute l’énergie du parti dans la création d’une plate-forme multimédia (Facebook, Instagram, X, TikTok, WhatsApp, Telegram, Youtube, Twitch, Spotify, etc), avec pour point central un site web d’information quotidien. En effet, ce site devrait se donner pour objectif ambitieux d’avoir au minimum un nouvel article quotidiennement pour pouvoir défier jusqu'aux médias nationaux de la bourgeoisie.
Pour que les camarades aient une idée d’exemples de ce à quoi devrait ressembler notre journal en termes de nombre de mises à jour, de vues et de qualité, voici une liste de médias alternatifs qui se sont positionnés comme des médias sérieux et qui sont lus massivement dans la jeunesse et la classe ouvrière en Belgique : Bruxelles Dévie, Cerveaux non disponibles, Contre-attaque, De WereldMorgen.be, Irruption, Mr mondialisation, Révolution Permanente.
8.4 Un multimédia professionnel et attractif
En bref, notre ambition doit être de reprendre et d’actualiser la Circulaire du Comité Exécutif de l'Internationale Communiste sur “le caractère de nos journaux” de 1921 : « Nos journaux doivent faire concurrence aux riches journaux bourgeois et autres. Nous devons donner une information abondante et variée. Il est indispensable de disposer chez nous le matériel de façon qu'il frappe la vue. (...) Nous devons chercher systématiquement ce qui attire particulièrement l'ouvrier ordinaire aux journaux( ...). Nous devons imiter, pour beaucoup de choses, des journaux comme le Daily Herald, qui cherche toujours à servir les ouvriers dans les moments difficiles de leur existence. Mais précisément, pour concurrencer avec succès les journaux bourgeois et autres, nous devons donner, dans nos journaux ce qui nous concerne et que la bourgeoisie et les autres ne peuvent pas donner ». (…)
« Nos journaux actuels sont par trop secs, ils rappellent trop les journaux du vieux type. Il y a trop de choses qui n'intéressent que le politicien professionnel et trop peu qui puissent être lues par l'ouvrière, par le domestique, le cuisinier, le soldat. Trop de mots savants, étrangers, trop d'articles interminables et secs. Nous visons trop à donner à ce journal un aspect ressemblant à celui de tous les journaux “convenables”. Il faut changer tout cela ».
Nous devons avoir une attention particulière à rendre notre presse multimédia attractive tant sur le fond que sur la forme. Lénine a toujours accordé une grande importance à la forme du journal du parti, conscient que l'impact d'une publication ne se résumait pas seulement à son contenu, mais aussi à la manière dont celui-ci était présenté. Pour lui, la forme du journal devait non seulement attirer l'attention des lecteurs.trices mais aussi faciliter la compréhension et renforcer la diffusion des idées révolutionnaires. Lénine insistait, nous l’avons dit, sur la régularité des publications mais aussi sur la clarté des articles, et un ton accessible aux masses ouvrières.
Un parti révolutionnaire du 21ème siècle, s'il souhaite rester fidèle aux principes de Lénine en matière de presse révolutionnaire, devra donc adapter cette stratégie à l'environnement médiatique moderne, en intégrant les nouvelles technologies et les plateformes numériques. Dans le même esprit de spécialisation que Lénine prônait pour la presse écrite – avec des militants dédiés à la reproduction, la distribution clandestine et la collecte de fonds – un parti contemporain devra organiser sa presse autour des outils du Web 2.0.
Cela signifie que les membres devront se spécialiser dans divers domaines de la communication numérique : la gestion des réseaux sociaux, la création de vidéos courtes adaptées aux formats populaires comme les shorts YouTube, les stories Instagram ou les Reels de TikTok. Ces formats vidéo, courts et percutants, sont devenus des moyens essentiels pour capter l’attention rapide des jeunes générations et diffuser des idées révolutionnaires de manière dynamique.
De plus, le parti devra développer des compétences en optimisation des algorithmes de ces plateformes pour maximiser la visibilité de son contenu. L'art du storytelling numérique, via des formats comme les podcasts, les infographies, les caricatures et les mèmes politiques, seront également cruciaux pour vulgariser des concepts complexes et toucher des publics larges.
8.5 Un journal de la classe ouvrière
Lénine soulignait que le journal devait être le produit des travailleur.euse.s qui le lisaient, ils.elles devaient donc être encouragé.e.s à partager leurs expériences de vie quotidiennes, leurs préoccupations et leurs luttes. Cette approche était essentielle pour que le journal soit véritablement représentatif de la classe. Pour Lénine, l’appropriation de l’information révolutionnaire par les masses devait passer par des liens directs entre celles-ci et l’organe central, facilitée par des correspondances.
La force d’un journal, comme la Pravda, résidait dans sa capacité à consacrer une grande partie de ses colonnes aux lettres des ouvrier.e.s (NB : la moitié du journal selon la circulaire de l’IC, déjà citée), qui apportaient une perspective unique sur les conditions de travail et de vie, ainsi que sur leurs luttes. Ces témoignages reflétaient fidèlement les souffrances et les humiliations endurées par les travailleur.euse.s, devenant ainsi une source précieuse d’information et de mobilisation. Le journal jouait le rôle d'un éducateur et d'un ami des masses, stimulant l'intérêt et la participation des ouvrier.e.s et transformant chaque lettre publiée en un événement significatif pour la communauté concernée. Ainsi, le journal ne se contentait pas d'informer, mais devenait aussi un vecteur de protestation et d'organisation pour le mouvement ouvrier.
En ce sens, nous devrions réussir à obtenir que chaque militant.e de l’avant-garde, qui est partie prenante dans une lutte locale ou qui est témoin-victime d’une injustice, nous envoie une brève que nous publierons sur notre multimédia afin que lui.elle et sa communauté s’approprient véritablement le journal du parti. Nous devons aussi réfléchir à développer une équipe de “reporters militant.e.s” qui seraient capables et formé.e.s à se rendre sur les piquets, dans les luttes, les manifestations et produire du contenu écrit, audio ou vidéo qui serait rapidement mis en ligne sur notre plateforme.
Nous devons aussi reconsidérer notre manière d’intervenir dans une lutte. Aujourd’hui, nous nous rendons sur un piquet de grève, comme un élément extérieur à la mobilisation, muni.e.s de notre journal papier. Nos membres utilisent cet outil pour entrer en discussion en tentant d’arracher l’une ou l’autre vente.
Nous suggérons d’imaginer nos interventions dans les luttes avec comme approche de proposer aux travailleur.euse.s, jeunes, opprimé.e.s en lutte d’utiliser notre journal multimédia pour faire connaître leur combat en cours. C’est ainsi le meilleur moyen de construire une périphérie qui nous ferait confiance, qui nous verrait comme unilatéralement du bon côté de la barricade et qui apprendrait à suivre petit à petit nos actualités. Cette démarche permettra à long terme de développer un réel journal ouvrier et l’organisation pourra profiter de cette autorité politique pour se renforcer.
8.6 Une revue théorique
Les journaux populaires du parti bolchévique avec des articles volontairement simples comme la Pravda, ne permettaient pas d'approfondir certains sujets. Lénine a donc soutenu l'importance des revues théoriques, considérant qu'elles jouaient un rôle crucial dans le développement de l’avant-garde. Il croyait fermement que la théorie marxiste devait être constamment révisée et enrichie à la lumière des expériences pratiques et des luttes concrètes de la classe ouvrière.
Les revues théoriques permettaient de diffuser des analyses approfondies sur des questions politiques, économiques, culturelles, philosophiques, scientifiques et sociales, et offraient un espace pour le débat et la réflexion critique parmi les membres et les sympathisant.e.s du parti. Lénine alla même jusqu’à ouvrir la revue théorique à des polémiques avec des libéraux et les différentes tendances du réformisme russe de l’époque.
En ce sens, nous pensons que le parti devrait développer une revue théorique en ligne qui pourrait éventuellement sortir en format papier deux à trois fois par an. Ce format papier devrait évidemment être attractif avec une esthétique soignée, un grammage attirant et des éléments visuels en couleur. Notre revue devrait avoir pour ambition d’être l’équivalent belge marxiste révolutionnaire de Contretemps, Jacobin ou Lava, c'est-à-dire avec une ligne clairement identifiable et vue comme un point de référence théorique mais aussi un espace de débat, de polémique et de dialogue pour l’avant-garde de notre classe.
En résumé, nous proposons :
9. Faire radicalement autrement : propositions concrètes sur nos outils et notre fonctionnement interne
Nous pensons que la situation actuelle de notre parti nous force à discuter en profondeur et à tirer aussi des conclusions des origines organisationnelles de cette crise : approche top-down, routinisme, substitutionnalisme… Ci-dessous, nous listons une série de propositions pour susciter un débat constructif qui nous permettra, on l’espère, de changer radicalement notre manière de travailler.
9.1 Réduire et spécialiser l’appareil du parti
L’équipe de permanent.e.s doit selon nous être réduite au strict minimum. Notre courant a une tendance historique à mesurer ses succès à la taille de son appareil et non à ses victoires dans la lutte.
Les crises successives dans l’internationale et la crise actuelle dans le parti belge doivent nous amener à tirer certaines conclusions :
9.2 Composition et type de direction
La crise actuelle de l’organisation doit nous amener à discuter sérieusement sur le type de direction que nous souhaitons développer pour notre organisation :
Le Comité National
L’exécutif :
9.3 Développement d’un bulletin interne en ligne
La vie démocratique interne de l’organisation doit être stimulée. Il est problématique de constater qu’aucun.e camarade ou qu’aucune section ne contribue par écrit aux discussions nécessaires à une vie saine d’un parti. Les bulletins internes sont majoritairement utilisés pour faire descendre des textes écrits par la direction ou des polémiques dans les structures dirigeantes. Nous sommes convaincu.e.s qu’il est urgent de développer une véritable articulation démocratique entre les membres, les sections et la direction en développant un véritable BI régulier et dynamique.
Nous proposons :
9.4 Type de section
Beaucoup de camarades soulèvent le routinisme important au sein de nos sections. En effet, nous pensons que les sections ne doivent pas être des structures fétichisées et ossifiées du parti mais des instruments de luttes ou de travail spécialisé. Par exemple, notre structuration pourrait s’organiser autour de sections géographiques mais aussi syndicales, de secteurs de lutte (travail féministe, antifa, écologiste, etc), de spécialisation média, de préparation théorique ou de formation… comme le proposait déjà le 3ème Congrès de l’Internationale Communiste :
« Il faut fonder des noyaux communistes pour le travail quotidien dans différents domaines de l'activité politique du Parti pour l'agitation à domicile, pour les études du Parti, pour le service de la presse, pour la distribution de la littérature, pour le service des nouvelles, pour celui des liaisons, etc. ».
Cela permettrait de rendre plus efficace et plus spécialisée notre activité de parti, de permettre aux membres de trouver une place dans l'organisation ainsi que de voir directement la pertinence concrète des réunions de section. De plus, nous constatons aussi un manque d’espace à l’initiative et d’articulation démocratique entre la section et les organes de direction. Les discussions, propositions et polémiques restent au niveau de la section avec peu de dialogue avec le reste de l’organisation.
Nous proposons de réfléchir :
9.5 Création un statut de stagiaire et de sympathisant.e
Nous proposons aux camarades la création d’un statut de stagiaire :
Nous proposons aux camarades la création d’un statut de sympathisant.e :
9.6 Organisation d’un cycle de formation
La formation politique des membres est un prérequis crucial pour assurer une compréhension la plus large possible des bases du marxisme, développer une capacité à intervenir dans la situation objective, assurer que les camarades aient la confiance à participer activement dans la vie politique de l’organisation …
Nous avons une tradition de formation par l’outil des discussions individuelles et par les discussions de formation en section souvent après avoir recruté le nouveau membre.
Cette méthode n’est, selon nous, pas suffisante et entraîne :
Nous proposons en nous basant sur les meilleures traditions du mouvement ouvrier organisé
9.7 “Joie militante” : militer selon ses capacités et sa motivation, et non par obligation
Nous tirons le constat que nous devons ré-évaluer notre manière d’approcher le travail militant proposé aux camarades. Nous pensons qu’il est dorénavant essentiel de porter une attention sérieuse à la discussion et à la recherche des compétences, qualités et envies de chaque camarade.
« Notre tradition s’est toujours opposée aux régimes bureaucratiques, à l’obsession et au culte de la personnalité autour du leadership qui y sont associés. Nous comprenons que cela étouffe toute tentative de construction sérieuse au sein de la classe ouvrière et de la jeunesse. C’est pourquoi nous nous opposons également à la glorification des individus, qu’il s’agisse de cadres ayant une grande expérience ou de jeunes gens “prometteurs” »
Pourtant cette approche qui vise à “glorifier” certains camarades, avec cette idée que chacun.e doit avoir comme ambition d’atteindre une certaine forme de militant.e standard, est très imprégnée dans notre organisation. Nous avons effectivement une tendance à exiger de nos camarades d’être capables de tout faire en mettant en valeur certains profils (ce camarade vient à toutes ses sections, ce camarade a vendu 20 journaux à la dernière manif, celui-là a récolté 300€ de fond de lutte, celui-ci paie une cotisation de 200€...).
Il est important de reconnaître que notre lutte est une lutte à long terme et nécessite de préserver les camarades de l’épuisement militant. Nous devons entendre et développer les camarades dans les domaines où ils.elles se sentent à l'aise et dans lesquels ils.elles seront les plus motivé.e.s à accompagner la construction du parti pendant une période la plus longue possible. Des membres qui font “ce qu’il leur plaît”, se sentiront au fil du développement du parti et de la lutte de classe, de plus en plus aptes ou motivé.e.s à prendre en charge d’autres tâches ou responsabilités sans aucune pression.
Nous proposons :
9.8 Une dynamique d’assemblées par ville ou régionale plus régulières
Nous nous posons la question du maintien de la structuration autour des comités de district. Dans certaines villes, ces districts sont moribonds et ne permettent pas de rendre notre travail plus efficace et démocratique. Dans la logique de reconstruction du parti, nous proposons :
9.9 Des assemblées régionales régulières de formation et publiques
Dans la perspective de reconstruction de notre organisation, nous proposons de construire une tradition d’assemblées de formation et/ou de débat publics pour renforcer notre profil. Ces assemblées pourraient être organisées chaque trimestre sur base de l’actualité de la lutte de classe. Nous devrions aussi envisager certaines de ces assemblées comme un lieu de débat et de polémique avec d’autres organisations de la gauche radicale ou du mouvement social. Ce type d’assemblées doivent être prévues suffisamment à l’avance pour permettre un réel travail de mobilisation. Ce type d’assemblées pourraient aussi être organisées dans des villes où nous ne sommes pas présent.e.s pour tenter d’y commencer un travail politique.
10. Conclusion
Nous espérons que ce texte ne soit qu’une des nombreuses contributions écrites que le processus de discussion actuel va provoquer. Nous ne proposons pas aux camarades ce texte comme un tout à prendre ou à rejeter mais bien comme une proposition de projet à discuter collectivement.
Nous proposerons certainement certains éléments de ce texte, selon comment la discussion avance, lors des séances de Congrès sous forme de motions / résolutions à voter.
Nous espérons surtout que le processus de discussion en cours permettra d’améliorer ces propositions ou que des propositions alternatives en ressortent. Nous espérons enfin que le processus de Congrès favorisera une plus grande clarté sur notre profil, notre fonctionnement et notre politique.
16 Octobre 2024